Ecouen

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Le Musée Renaissance

samedi 21 août 2010

Spectacle Château d'Ecouen le tableau du coup de Jarnac le 10 juillet 1547



















Le Tableau du coup de Jarnac dans le spectacle du Château d'Ecouen



L'AFFAIRE DU "COUP DE JARNAC" (10 juillet 1547)



Le 10 juillet 1547, pour laver son honneur, Guy Chabot, seigneur de Montlieu, défie François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie.Mais, l'un appartenant au parti de la duchesse d'Étampes, maîtresse de feu François 1er, et l'autre à celui de Diane de Poitiers, favorite d'Henri II, la querelle

entre particuliers va être l'occasion d'un règlement de comptes entre les clans qui s'affrontent à la Cour. Ce duel judiciaire aura un dénouement inattendu et vaudra à la botte secrète du "coup de Jarnac" de rester dans les annales. Au début de l'année 1547, François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, raconte à qui veut l'entendre que Guy Chabot, seigneur de Montlieu, est au

mieux avec sa belle-mère, Madeleine de Puy Guyon. Calomnie, affirme l'offensé qui, indigné qu'on fasse courir le bruit qu'il puisse être l'amant de sa belle-mère demande réparation. Mais il s'agit plus que de médisance, et du fait du statut de ces protagonistes à la Cour, l'affaire va tourner au règlement de comptes entre clans. La Châtaigneraie, grand sénéchal du Poitou, filleul et enfant d'honneur de

François 1er, est le favori du dauphin, le futur Henri II. Guy Chabot est le fils du baron Charles de Jarnac, gouverneur capitaine de La Rochelle, et le neveu de l'amiral Philippe Chabot de Brion; mais, il est surtout, par son mariage avec Louise de Pisseleu, le beau-frère de la duchesse d'Etampes, maîtresse de François 1er. Contrairement à son père, Henri II, peu après son avènement, en mars 1547, donne son aval pour qu'un duel soit organisé entre La Châtaigneraie et Chabot. Si ce dernier entend laver son honneur, il espère néanmoins éviter un drame et demande à Diane de Poitiers d'intervenir pour que le combat soit annulé. Mais la maîtresse du nouveau roi refuse, voyant là l'occasion d'humilier la duchesse d'Étampes et de lui signifier que la mort de François 1er marque bel et bien la fin de son "règne". La Châtaigneraie sera son champion et Chabot celui de sa rivale : la querelle entre particuliers est devenue une affaire d'État. En avril, les adversaires se voient désigner des parrains François de Guise, duc d'Aumale pour La Châtaigneraie, le grand écuyer Claude Gouffier, sieur de Boissy, pour Chabot. Le connétable Anne de Montmorency est chargé d'arbitrer le combat, qui se déroulera à l'orée de la forêt de Saint Germain en Laye. Le 10 juillet, au matin,

la foule se presse pour assister à la rencontre : depuis le règne de Saint Louis,c'est la première fois que le roi autorise l'épreuve du jugement de Dieu et un duel judiciaire à mort. Toute la Cour est là, impatiente de voir les combattants en découdre. Dans la tribune royale, Henri II a pris place entre la reine Catherine de Médicis et Diane de Poitiers.Escorté par trois cents jeunes gens vêtus de satin blanc, La Châtaigneraie se présente sur la lice sous les vivats de la foule. Grand, fortement charpenté et musclé, d'une adresse redoutable à l'exercice des armes, il est considéré comme l'un des quatre meilleurs jouteurs du royaume.Chabot, accompagné de seulement quelques compagnons en habit noir, ne semble avoir aucune chance de l'emporter.Monsieur de Boissy a le choix des armes : malgré une réclamation du duc d'Aumale et avec l'aval du tribunal des armes, il opte pour de lourdes épées et un massif bouclier. Dès que le roi donne le signal de l'affrontement, les combattants se précipitent l'un vers l'autre, échangent de violents coups d'estoc et de taille.Plus léger et plus vif, Chabot esquive et pare les attaques avec adresse.Soudain, alors qu'il semble tout près d'être défait, il porte à son adversaire un coup au jarret, puis un second au même endroit, qui tranche le muscle. La Châtaigneraie

s'effondre.Henri II est abasourdi; Diane de Poitiers enrage; Catherine de Médicis dissimule

mal sa satisfaction.Chabot s'avance vers la tribune royale et "donne" La Châtaigneraie au roi, refusant de le mettre à mort, comme le règlement du duel lui en laisse le droit.

Dans la foule, partisans du vainqueur et du vaincu en viennent aux mains.Mais les juges déclarent la "botte de Jarnac" régulière : Chabot a loyalement défait son adversaire. Henri II le confirme en proclamant : "Vous avez fait votre devoir.Votre honneur doit vous être rendu".La Châtaigneraie mourra peu après, victime d'une hémorragie et du dernier duel judiciaire autorisé par un souverain.

A la suite de cette pénible affaire, Henri II ne réprimera pas pour autant cette pratique meurtrière, et, impuissant à empêcher la noblesse d'y recourir, continuera à la tolérer.


© 2002 cliannaz@noos.fr


UN COUP REGULIER


Guy de Chabot a porté à son adversaire une botte secrète qui lui a été enseignée par

le maître d'armes italien Caize. Bien qu'inhabituel (on s'attaque alors plutôt au visage et à la poitrine) et que La Châtaigneraie en ignore la parade, le coup est régulier.Tous les témoins conviennent que le combat s'est déroulé loyalement, et le mémorialiste Pierre de Brantôme, neveu du vaincu, le soulignera dans son "Discours sur les duels".Ce duel a donné lieu à l'expression "coup de Jarnac", qui désigne à l'origine un coup imprévu et adroit. En 1771, le dictionnaire de Trévoux en a détourné le sens pour figurer une action déloyale, voire un assassinat.Au XIXème siècle, dans son Dictionnaire de la langue française, Emile Littré a rétabli l'expression dans son acceptation non péjorative : "Le coup fut trouvé habile et fort loyal, mais l'usage lui a donné un sens odieux : coup porté en traître".


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Chabot porte à son adversaire un coup au jarret,

qui tranche le muscle. La Châtaigneraie s'effondre.

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