François 1er |
La Chasse aux Hérétiques(1)
De François 1er à Henri II jusqu'au massacre de la Saint Barthélemy (24 août 1572)
La Chambre Ardente au XVIème siècle (1535)
La liberté de conscience en France sous François 1er et Henri II (1540-1550)
La Chambre ardente a été à différentes époques en France un tribunal extraordinaire qui prononçait des peines très sévères, habituellement la mort par le feu. Cette commission a été appelée « chambre ardente », car les procès se tenaient dans une pièce tendue de noir et éclairée par des torches ou des bougies.
L'INSTITUTION DE LA "CHAMBRE ARDENTE"(8 octobre 1547)
Le jour de son sacre, Henri II est exhorté par le cardinal de Lorraine à défendre l'Eglise contre les périls qui la menacent : "Il ne doit pas être uniquement le roi de France, mais encore, ce qui n'appartient qu'aux rois français, le prêtre et comme le serviteur public du Dieu tout puissant". Telle est bien l'intention du roi qui, le 8 octobre 1547, institue au Parlement de Paris une "Chambre ardente" chargée d'instruire les procès d'hérésie.
Dans les premières décennies du XVIème siècle, les thèses de Martin Luther et de Jean Calvin se sont répandues dans toute l'Europe, et les adeptes de la Réforme protestante sont de plus en plus nombreux. Avec l'avènement d'Henri II, la répression contre les huguenots "hérétiques" se durcit considérablement. Soucieux "d'exterminer" les rebelles au dogme de l'Eglise romaine, le roi institue une chambre spécialement chargée d'instruire les procès d'hérésie. Cette juridiction d'exception ne se verra attribuer le qualificatif "d'ardente" que plus tard, après qu'elle aura prononcé maintes condamnations au bûcher. Esprit étroit et vindicatif, Henri II est encore plus porté que François 1er à considérer les protestants comme des ennemis à la fois de la religion et de l'Etat. Il ne connaît pas les hésitations qui ont marqué le début du règne de son père, et la Chambre ardente doit fonctionner "tant que les erreurs dureront dans tout le royaume".
La Chambre ardente est dirigée par deux présidents en cour de Parlement, François de Saint André et Pierre Lizet, et réunit quatorze conseillers, issus de la Grand Chambre ou des Enquêtes. Elle n'est compétente que pour la région de Paris, les pays de la Loire, la Normandie, la Picardie et la Champagne. A la différence de l'Espagne, les inquisiteurs de la foi, nommés par le Saint Siège, sont placés sous la juridiction des tribunaux royaux : depuis le concordat de Bologne de 1516, l'Eglise de France est subordonnée au pouvoir royal, qui a pour mission de protéger et d'imposer la doctrine officielle.
Les premiers arrêts de la Chambre ardente sont rendus en mai 1548. Comme le désire l'Eglise, qu'il sert avec zèle, François de Saint André s'efforce d'obtenir que les "accusés" se rétractent, les oblige à faire amende honorable et leur inflige des peines diverses, mais signe peu d'arrêts de mort. Pierre Lizet, lui, se montre d'autant plus féroce qu'il se pique de théologie, à laquelle il n'entend pourtant rien, et prononce des verdicts d'une sévérité implacable.
Le premier procès de grande envergure se déroule le 28 juin 1548 et concerne l'Eglise secrète de Langres, en Champagne. Pendant plusieurs années, le Tourangeau Robert Lelièvre a défié les inquisiteurs, évangélisant Bourges, Sens, Blois et même Angers. Mais il est tombé avec plusieurs de ses "complices" entre les mains de la justice. Les habitants de Langres sont pour la plupart impliqués dans cette affaire, qui se conclut par deux autodafés, l'un de quatre bûchers, place Maubert, à Paris, le 1er août, l'autre de huit bûchers, à Langres, le 3 septembre. De nombreux huguenots doivent faire amende honorable, et la maison où ils se réunissaient à Langres est rasée.
Henri II |
La Chambre ardente s'occupe aussi de censure. Le 15 mai 1548, le chancelier de l'Université obtient la condamnation explicite des Bibles de l'humaniste et imprimeur Robert Estienne et leur inscription à l'index. La possession de livres interdits, au premier chef L'Institution chrétienne de Calvin, manifeste de la Réforme, est réprimée au même titre que les réunions de prières. Les condamnations vont de l'amende honorable, pieds nus, en chemise et un cierge à la main, au bûcher pour les "obstinés" qui persistent dans leur foi, en passant par la fustigation et le bannissement avec confiscation des biens. A l'origine des procès il y a presque toujours une dénonciation. La motivation des délateurs (qui évitent cependant d'accuser faussement des gens trop puissants dont, s'ils étaient innocentés, la vengeance serait terrible) n'est pas étrangère au fait qu'ils récupèrent les biens des condamnés...
La Chambre ardente fonctionne jusqu'en janvier 1550, date à laquelle Henri II pense avoir éradiqué les idées dangereuses, et rares sont alors à la Cour ceux qui avouent leurs sympathies pour la Réforme. En moins de deux ans, elle a prononcé près de cinq cents arrêts, dont soixante condamnations à mort. Les protestants les plus fortunés, comme Théodore de Bèze qui deviendra le collaborateur de Calvin, se réfugient à Genève. Mais ceux qui les aident à quitter le royaume risquent eux aussi le bûcher. Parmi les "coupables" d'hérésie figurent quantité de gens instruits, plutôt des marchands et des artisans que de riches bourgeois, et bon nombre de religieux, des prêtres comme des moines. C'est bien le signe que la Réforme sort des entrailles même de l'Eglise catholique. Luther n'était-il pas un moine augustin?
LA JUSTICE DE L'EGLISE
Contrairement au bas clergé, au sein duquel la Réforme a fait de nombreux adeptes, le haut clergé est mécontent de la création et des pouvoirs de la Chambre ardente. Déterminé à éradiquer "l'hérésie" et très attaché à ses privilèges, il obtient du roi, par l'édit de Paris du 19 novembre 1549, le rétablissement de son pouvoir juridictionnel. Dorénavant, les magistrats laïcs, baillis, sénéchaux et juges présidiaux, n'auront plus que le droit d'information et de prise de corps, et devront renvoyer les suspects devant les tribunaux ecclésiastiques. Y compris dans les cas simples, c'est à dire lorsque l'hérésie n'est pas publique et procède plus de l'ignorance, de l'erreur que "de vraie malice ou volonté de se séparer de l'union de l'Eglise".
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Histoire du premier Président du Parlement de Paris
Colporteur XVIéme siècle |
Le Premier Président du Parlement de Paris, entre 1529 et 1549, et co-fondateur de la Chambre Ardente, de sinistre mémoire (elle fonctionna de 1535 à 1560)
Pierre Lizet (1482-1554), Premier Président du Parlement de Paris
Pierre Lizet fut un éminent magistrat, Premier Président du Parlement de Paris, entre 1529 et 1549, et co-fondateur de la Chambre Ardente, de sinistre mémoire (elle fonctionna de 1535 à 1560).
Pierre Lizet est né en 1482 à Villemur, près de Salers, dans l’actuel Cantal, fils de Béraud Lizet et d’Isabelle de Chazettes. Son père étant licencié en "chacun droit" et avocat de la Duchesse de Bourbonnais, il suit la même voie avant de devenir docteur en droit civil et en droit canon, puis avocat au Parlement de Paris, certainement parrainé par Antoine Duprat, lui-même protégé de Louise de Savoie, mère de François Ier.
Malgré son latin "qui se ressentait aussi de la montagne et rappelait moins Rome que Clermont-Ferrand, Lizet est consulté pour les affaires de la ville de Paris, puis remarqué par le roi Louis XII qui le nomme conseiller-clerc au Parlement (charge confirmée en 1515 par François Ier). Du 29 juillet 1517 à 1529, il sera Premier Avocat du roi François Ier.
En 1520, il est chargé d’une réforme des hôpitaux parisiens, puis, en 1531, il est chargé d’enquêter sur la condition des enfants à l’Hôtel-Dieu de Paris. Enfin, en 1538, il a en charge la révision et la rédaction des Coutumes du Berry, en collaboration avec Pierre Mathé.
Il épouse Jeanne Henart, fille de Jean, trésorier-payeur du Parlement de Paris.
A la mort de Jean de Selve, le 10 décembre 1529, il est enfin reçu Premier Président au Parlement de Paris (le 20), ce qui lui ouvre les portes de la Haute Noblesse. Son zèle lors du procès du Connétable de Bourbon aurait convaincu le roi de lui offrir cette charge suprême.
Il connaîtra alors de nombreuses affaires célèbres, dont le divorce d’Henri VIII, roi d’Angleterre.
Il est également l’un des fondateurs de la Chambre Ardente, et manifeste alors un certain fanatisme à l’encontre des Protestants (selon Mr Michaud. Cette chambre reste officieuse et n’aurait été mentionnée que par allusion dans un édit royal du 19 novembre 1549. Elle inaugure plusieurs années de terreur, mais rien ne permet de mesurer l’arbitraire dont aurait fait preuve Lizet. Certains auteurs ont affirmé qu’il aurait eu soin de condamner systématiquement les hérétiques déférés, d’autres sont plus nuancés. Beze (cf supra) figure parmi les victimes célèbres de cette chambre.
Lizet est alors au faite de sa gloire et préside même une procession expiatoire, le 4 juillet 1549, entre la Sainte-Chapelle et Saint-Paul, lors des fêtes dites de la "joyeuse entrée" d’Henri II et de Catherine de Médicis.
Il est ensuite invité au festin organisé dans les locaux épiscopaux, avant d’assister, avec les autres convives, aux bûchers et pendaisons constituant manifestement le clou des festivités, juste après le dessert.
Mais l’euphorie de Pierre Lizet sera de courte durée. Quelques semaines à peine après ces ripailles mystiques, il tombe en disgrâce. Non pas qu’il ait fauté dans son comportement docile, mais la nouvelle favorite du roi, Diane de POITIERS, a besoin de placer ses proches à des postes clef du pouvoir, et elle ne peut attendre la mort des occupants des dits postes.
Le prétexte fut tout trouvé lorsque Lizet refuse à plusieurs reprise de donner au duc de GUISE le titre de Prince, et qu’il ne s’effaça pas face au Cardinal de LORRAINE alors que celui-ci présidait le Grand Conseil.
Pierre Lizet perd sa charge au bénéfice du languedocien Jean Bertrandl. Il est alors nommé Abbé de Saint-Victor.
Devenu veuf, il utilise ce qui lui reste de fortune pour fonder un hôtel-dieu à Salers.
Il meurt le 7 juin 1554.
Sources : http://magistratures.20minutes-blogs.fr
La vidéo du tournoi de chevalerie dans le spectacle "Anne de Montmorency"
A Paris près de l'actuelle place des Vosges, Henri II organisa une fête le 30 juin 1559 en l'honneur du mariage d'Élisabeth sa fille avec Philippe II d'Espagne. La foule arriva pour assister au tournoi organisé pour cette occasion. Henri II battit le duc de Nemours et celui de Guise. Il voulut un troisième assaut. Pour ce troisième assaut, Henri II rencontra Gabriel de Montgomery (1530-1574, capitaine de sa Garde écossaise. Les deux adversaires se heurtèrent violemment et le roi faillit tomber. Furieux, Henri II voulut un deuxième affrontement. Montgomery était prêt à s'avouer vaincu, la reine supplia le Roi de ne pas continuer. Mais Henri II déterminé, ne changea pas de position.
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